mardi 31 octobre 2023

La catastrophe de Deepwater Horizon (partie 2/2)

 

- Sur les sites pseudo-conspirationnistes


L'histoire des énormes pressions n'était pas dans tous les médias de l'époque, loin de là. Mais le but n'était pas d'inonder les médias mainstream avec cette idée. L'objectif était d'avoir des références dans divers journaux, pour donner une base officielle à la théorie de l'énorme pression défendue dans beaucoup de sites pseudo-conspirationnistes (ou les sites un peu à la marge entre les deux mondes). Avec des références sur CBS News, Slate, Der Spiegle, etc.., les personnes étant tombées sur les sites pseudo-conspirationnistes avaient ici et là une confirmation des vues défendues sur ces derniers.

C'est surtout au niveau des sites pseudo-conspirationnistes que le travail devait être fait ; parce que c'est là que les gens susceptibles de tomber sur la théorie du pétrole abiotique se trouvent. C'était eux la cible.


Comme dit plus haut, il y a parfois des papiers un peu conspirationnistes sur Agoravox. C'est le cas dans le présent article (17 juin 2010). On y trouve une référence à une interview de Lindsey Williams par Alex Jones. Les extraits suivant sont intéressants parce qu'ils fournissent un bon résumé de la thèse qui était développée sur les sites pseudo-conspirationnistes :

"Deux témoins travaillant pour la BP auraient dit à Lindsey Williams que cet accident est dû à la profondeur hallucinante du forage.

Cette technique s'appelle " forage de grande profondeur  ", et elle est fondée sur la théorie du pétrole abiotique."

"Lindsey William explique donc que BP aurait voulu copier les russes, et se lancer aussi dans des forages très profonds, mais en mer, et non sur terre, et il pense que le gouvernement américain n'aurait jamais dû donner cette autorisation.

Le fond de l'océan est déjà à cet endroit de 1600 mètres. Or d'après Lindsey Williams, ils ont foré à 10 000 mètres de profondeur, et ils ont atteint une strate de pétrole à une telle pression que toutes les sécurités ont été soufflées.

Pour comparer, Lindsey Williams évoque la pression que l'on trouve à Prudo Bay, en Alaska, qui est de 1500 livres.

Or la pression qu'il y a pour le forage en Golfe du Mexique était différente de ce que BP avait annoncé. Elle se situerait entre 20 000 livres et 70 000 livres et aucune technologie humaine ne peut contenir une telle pression.

Lorsque tous les systèmes de sécurité sont défaillants, il reste la valve de sécurité.
 
D'après le témoignage des deux ingénieurs de BP rapporté par Lindsey Williams, un ouvrier a dit : "la valve de sécurité a été arrachée".

L'explosion était inévitable
."

Donc, voilà, Alex Jones, l'exemple même du pseudo-conspirationniste, nous explique par l'intermédiaire de Lindsey Williams qu'on a foré à des profondeurs "hallucinantes" à cause de la théorie du pétrole abiotique. Et à ces profondeurs, la pression était telle (entre 20.000 et 70.000 livres) qu'elle aurait soufflé toutes les sécurités.

Conclusion implicite, chercher du pétrole abiotique est dangereux.

Au passage, ces interventions de Lindsey Williams modifient l'opinion que j'avais de lui dans mon article le concernant. Il est clair que c'était en réalité un agent d'influence. Je ferai un ajout dans l'article initial ou j'en écrirai un nouveau pour développer un peu le sujet.


La catastrophe de Deepwater Horizon (partie 1/2)

 

Le 20 avril 2010, la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, située dans le golfe du Mexique, a subi une explosion. Immédiatement, un incendie s'est déclaré. Puis, le conduit par lequel remontait le pétrole s'est cassé, entrainant une pollution importante. Enfin, au bout de 2 jours, la plateforme a coulé. Elle repose désormais par 1.500 m de fond.

Si on reste à la surface des choses, il semble s'agir d'un simple accident ; soit un coup de manque de chance pur et simple, soit un mélange de malchance et de manquements vis-à-vis de la sécurité de la part de BP.

Personnellement, je pense que ça va plus loin que ça et qu'il s'agit d'une opération psychologique destinée à contrer la théorie du pétrole abiotique.


1) Une opération psychologique


En effet, immédiatement après la catastrophe, de nombreux articles dans les journaux mainstream et pseudo-conspirationnistes (Alex Jones par exemple) ont exploité l'affaire dans un sens qui va subtilement à l'encontre de la théorie abiotique.

Globalement, le discours a été le suivant : les forages ultra-profonds en haute-mer sont dangereux. Ensuite, les médias mainstream et pseudo-conspirationnistes ont varié sur les autres éléments de leur discours. Les médias mainstream n'ont évidemment pas parlé de pétrole abiotique, alors que médias pseudo-conspirationnistes l'ont fait. Mais, malgré la variation sur la méthode, le résultat était finalement le même concernant la théorie du pétrole abiotique.

Effectivement, les médias mainstream n'ont pas parlé de pétrole abiotique pour cet évènement précis. Mais à ce moment-là, ils avaient déjà commencé à en parler par ailleurs. Et, comme on l'a vu dans un autre article, ils ont laissé entendre que la théorie du pétrole abiotique était connue, et qu'il y a deux types de pétrole, le fossile et l'abiotique (alors qu'en réalité, tout le pétrole extrait est abiotique). Mais ils ajoutaient que, non seulement ce dernier est présent en faibles quantités, mais qu'en plus, il n'est accessible qu'à de très grandes profondeurs.

Dès lors, avec la catastrophe de Deepwater Horizon, on introduisait subrepticement les idées suivantes dans l'esprit des gens : pétrole abiotique = pétrole ultra profond ; pétrole ultra-profond = danger de catastrophe écologique majeure ; donc pétrole abiotique = danger de catastrophe écologique majeure.

Donc, on conduisait les gens à penser que non seulement, il y a une faible quantité de pétrole abiotique, non seulement il coute cher, mais qu'en plus, il est extrêmement dangereux. Conclusion : il ne faut pas l'exploiter.

Du côté pseudo-conspirationniste, c'est dire, des sites mis en place par l'élite pour tromper les personnes commençant à douter des informations officielles, on mettait surtout en avant le fait que le forage ultra-profond montrait de façon indirecte la réalité du pétrole abiotique. L'idée était que si BP forait aussi loin, c'est parce que les compagnies pétrolières n'arrivaient plus à trouver du pétrole "conventionnel" et faisait donc du forage ultra-profond pour extraire du pétrole abiotique.

On constate au passage que les sites pseudo-conspirationnistes reprenaient l'idée développée dans les think-tanks de contre-intelligence qu'il y a deux types de pétrole et que celui qui est actuellement extrait est du pétrole classique. On reprenait également (implicitement) l'idée que le pétrole abiotique se trouve à de très grandes profondeurs. Enfin, on retrouve l'idée que les réserves de pétrole conventionnel vont finir par être insuffisantes pour satisfaire la demande.

Par contre, on parlait du fait que les quantités de pétrole abiotique pourraient être très importantes. Donc, on parlait du pétrole abiotique de façon plus ouverte. Mais au final, l'effet était le même que le discours officiel ; parce que le problème restait identique. Si le pétrole abiotique ne se trouvait qu'à de très grandes profondeurs, et que forer aussi loin entrainait de très gros risques de catastrophe écologique, logiquement, exploiter du pétrole abiotique était très risqué. Et donc, la conclusion est qu'il ne faut pas l'exploiter.

Et les sites pseudo-conspirationniste ont cessé d'écrire des articles sur le pétrole abiotique très rapidement. Du coup, les gens n'ont pas eu tellement l'occasion d'y réfléchir à nouveau depuis 2010, et il ne reste dans leur tête que l'impression que le pétrole abiotique, s'il existe, ne doit pas être exploité à cause de sa dangerosité.

La soudaineté et l'unanimité à parler de la théorie abiotique à cette occasion montre bien que tout ça était orchestré. Que ce genre de sujet très peu connu soit discuté en masse tout d'un coup, c'est le genre de chose qui n'arrive pas par hasard. Surtout que, comme dit plus haut, on a arrêté de parler du pétrole abiotique aussi vite qu'on s'était mis à le faire. Pourquoi les sites conspirationnistes auraient arrêté d'en discuter, alors que c'est un sujet extrêmement important ? Tout simplement parce qu'ils sont en réalité aux ordres et que dans le plan des maitres du monde, il fallait que l'agitation sur le sujet dure pendant très peu de temps, histoire que les gens ne poussent pas leurs recherches plus loin et restent donc sur un vague souvenir d'une version tronquée de la théorie du pétrole abiotique. Le fait de ne plus en parler permettait aussi de faire donner l'impression que finalement, ça n'était pas si important. Et si ça n'était pas si important, c'est probablement que c'est faux, ou loin d'être si prometteur qu'on le dit.


Le pétrole de schiste et l'Irak

 

Depuis quelques années, on assiste à un bouleversement de l'univers pétrolier à cause du pétrole de schiste. Alors que les ressources pétrolières étaient considérées comme en déclin, le pétrole de schiste a modifié la donne. Pour le moment, c'est surtout le cas aux USA, qui, grâce à cette source de pétrole, pourraient devenir indépendants. Même chose pour le gaz.

Comme le pétrole est d'origine abiotique, et qu'il y en a pour des milliers ou des dizaines de milliers d'année, il est clair que cette histoire de pétrole et de gaz non conventionnel est bidon. L'exploitation de ces ressources n'a aucune raison d'être, puisqu'il y a du pétrole et du gaz conventionnel exploitable pour beaucoup moins cher.

Pendant longtemps, je me suis demandé ce qu'il y avait derrière ça ; pourquoi on nous sortait tout d'un coup cette histoire de ressources non conventionnelles. Comme je consacrais moins de temps au problème du pétrole abiotique, je n'avais pas trop d'idées concernant le pourquoi du comment. Mais, il y a quelques jours, je crois que j'ai fini par comprendre.


1)    Un problème de théorie

Déjà, les pétroliers et les maitres du monde doivent faire face à un problème de cohérence théorique : depuis 40 ans, ils ont défendu l'idée qu'il n'y aurait du pétrole bon marché que jusque dans les années 2030-2040 et que les réserves devenaient de plus en plus dur à trouver.

Ils ont mis en avant le pétrole off-shore et la découverte de gisements dans des pays peu explorés pour expliquer le maintien de la production depuis disons 1995. Mais, à partir de la période 2010-2015, dire que finalement les réserves étaient plus importantes que prévu et qu'on avait du pétrole pour encore 60 ou 70 ans aurait pu devenir louche. Et du coup, les gens auraient pu commencer à se dire que la théorie du pétrole abiotique était vraie et qu'on a effectivement du pétrole pour des milliers d'années.

Il fallait donc trouver une explication au maintien de la production pendant des dizaines d'années supplémentaires.

Cette explication, c'est le pétrole non-conventionnel. Avec celui-ci, on peut dire que la production peut continuer au rythme actuel 50 ou même 100 ans de plus, sans que ça ne pose de question.

Et non seulement, ça évite les questions, mais en plus, ça fait reculer le risque d'adoption de la théorie du pétrole abiotique. En effet, les gens vont avoir tendance à se dire que puisqu'on a recours au pétrole non conventionnel, c'est-à-dire un peu le dernier type de ressources pétrolières à exploiter avant leur épuisement définitif, c'est bien que la théorie officielle est vraie. Si on exploite ce type de ressources, c'est vraiment qu'on est aux abois et qu'on ne peut pas faire autrement. Donc, dans l'esprit des gens, la théorie du pétrole abiotique est forcément fausse.


2)    Un problème politique

Par ailleurs, comme très souvent avec le pétrole, les découvertes de gisements et l'évolution des prix sont conditionnées par les objectifs politiques des maitres du monde. Le pétrole sert à expliquer pourquoi tel pays a fait telle action et à en masquer les vraies raisons (qui sont tout simplement politiques).

En l'occurrence ici, je pense que si on a "trouvé" du pétrole de schiste, c'est aussi pour expliquer que les USA ne soient pas revenus en Irak.